À ATD, nous portons la conviction que les plus pauvres ont quelque chose à dire sur la société dans laquelle nous vivons, et que leurs expériences de vie constituent un savoir. Au cours des derniers mois, Anaëlle, Camille et Caroline, alliées et volontaires d’ATD, se sont demandé : qu’adviendrait-il si nous partions de cette même conviction, mais en l’appliquant au fait d’être une femme? Elles ont décidé d’ouvrir un espace au sein d’ATD pour échanger entre femmes, que l’on soit militante, alliée ou volontaire. Dans le groupe, certaines ont l’expérience de la pauvreté, d’autres pas. Plusieurs sont mères, d’autres n’ont pas d’enfants. Elles travaillent, s’impliquent dans leur communauté, aimeraient reprendre des études. La trajectoire de chacune s’entrecroise à celles des autres, tissant ainsi de nouvelles solidarités, basées sur cette condition commune d’être une femme. Aucun objectif de travail précis n’a été fixé d’avance. Elles ont avancé à tâtons, avec pour seul but celui d’expérimenter de nouvelles manières d’être ensemble, de réfléchir, de s’exprimer. À trois reprises, au cours des mois de mars et avril 2022, le groupe s’est réuni autour de différentes questions. Que signifie pour moi le fait d’être une femme? Quelles sont les femmes qui m’inspirent? Quelles sont les histoires d’amour qui m’ont marquée? Les grandes lignes qui en ressortent sont d’une grande force. Elles nomment l’impression de toujours devoir plaire. De se sentir jugée dans sa capacité à être mère. D’être obligée de contenir ses émotions pour être prise au sérieux. Mais aussi, elles expriment la fierté de porter l’héritage et la mémoire de ses parents, de voir ses enfants réaliser leurs rêves, malgré les difficultés de la vie. Surtout, elles parlent de l’élan que leur donne le refus des injustices, sous toutes ces formes. Que ce soit le racisme ou la discrimination envers les aînés, les femmes du groupe se rejoignent dans leur soif d’égalité. À l’heure actuelle, le groupe ne sait pas encore quelles seront les suites de cette expérimentation. Mais une chose est certaine, ce ne sont pas les sujets à creuser qui manquent! |