Par Clémence Harter Animatrice BDR
Mon petit épisode à la maison Quart Monde a commencé avec une journée de la rentrée. La porte de la maison était grande ouverte, ça a été facile de m’y glisser. Beaucoup de sourire et de mot de bienvenu ensuite.
Moi, qui peut être d’un tempérament timide, je me suis sentie tout de suite sereine et enjouée malgré tous ces nouveaux visages. La vidéo de présentation d’ATD a finis de me convaincre que j’avais quelque chose à vivre dans cette maison : j’ai découvert des images d’archives de ma ville de naissance : Noisy-le-grand, où le mouvement est né. C’était donc décidé : je devais faire honneur à cette jolie coïncidence et au bel accueil qu’on m’avait réservé.
J’ai embarqué en tant que bénévole pour la bibliothèque de rue. « Embarqué » est vraiment le mot juste car en rejoignant la bibliothèque de rue j’ai intégré un petit univers complexe et toujours en mouvement. Cet univers c’est celui des relations tissées au fil des années entre alliés, alliées, volontaires, résidents, résidentes et jeunes du quartier. Que dire : une famille, un réseau,une communauté ? Peu importe le nom, la réalité est qu’ATD met toute son énergie à provoquer la rencontre entre les individus. Devenir volontaire c’est hériter de ce lot de rencontre (un vrai cadeau) et travailler à les faire fructifier : par exemple avec le Festival des Savoirs Partagés.
J’adore dire que je me sens invitée dans le plan HLM d’Hochelaga Maisonneuve. Parce qu’être invité ça implique un engagement : celui d’être à la hauteur de la confiance qu’on nous accorde. Dans ces conditions, la frontière est mince, parfois impossible à discerner entre ce qui relève du travail de volontaire et d’une implication plus personnelle. Moi qui ait beaucoup fait l’expérience du travail de bureau, j’ai été confuse parfois. À ATD, de nombreux espaces de discussion sont justement prévus pour accueillir les questionnements, les inconforts et découvertes.
Ce travail d’introspection permanent sur les actions entrain de se faire est vraiment précieux et rare dans le milieu communautaire. Je trouve que c’est une des plus belles forces de cette organisation. |