Daniel Marineau Volontaire

« Bonjour, je suis Daniel du Mouvement ATD Quart Monde, un mouvement de lutte contre la pauvreté. ATD est l’acronyme d’ Agir Tous pour la Dignité. »

Au conseil d’administration, nous avons convenu que c’est la manière la plus concise pour nous présenter. Nous chérissons notre identité de Mouvement, car ce sont les gens, des personnes humaines, qui initient l’action, qui orientent notre programmation, qui formulent le sens de nos revendications.

Joseph Wresinski disait que le secret d’ATD Quart Monde est le « rassemblement ». Oui, c’est comme cela que nous bougeons, en mettant ensemble des personnes qui vivent la pauvreté, de différentes villes, régions et parties du monde. Nous unissons aussi des personnes en situation de pauvreté à celles qui s’allient à notre lutte contre la pauvreté.

Ensemble, nous faisons entendre une voix, une intelligence, des expériences issues du vécu de la pauvreté. C’est notre manière de lutter contre elle. « Pauvreté » n’est pas dans notre nom, mais nous la nommons, car notre première façon de la contrer est de considérer chacun et chacune avec sa dignité humaine.

Pour expliquer « Quart Monde » je me permets de moderniser, car l’expression d’origine a été inspirée par l’histoire de la France et n’est pas pertinente au Québec. Vous vous souvenez, le Tiers Monde, les pays en « voie de développement »? Le Quart Monde inclut toutes les personnes qui ne sont pas même considérées « en voie de développement ». Le Quart Monde est un peuple, celui de toutes les personnes, de tous les pays, qui sont exclues par leur société.

Voilà notre nom dont vous faites partie.

France Fournier Militante 

En 1958 le Mouvement ATD Quart Monde est fondé, le sigle d’ATD signifiait d’abord Aide à Toute Détresse avant de se transformer en Agir Tous pour la Dignité en 2009.

Lors de la fondation du Mouvement, Joseph Wresinski a désiré favoriser l’inclusion. « Faire avec » est essentiel afin de trouver les solutions pour mettre fin à la pauvreté. Il a mis en valeur le savoir-être et savoir-faire, il a fait pression sur les autorités locales pour favoriser l’inclusion des gens du camps de Noisy-le-Grand dans lequel il avait décidé d’être « avec » les familles en situation de pauvreté. Il a créé un lien de confiance, et pas à pas à travers le camp, a permis la construction d’une école, d’une église, et chacun et chacune ont fait valoir leurs talents et leurs capacités.

Dans ce même esprit, à Montréal, quand j’ai commencé avec ATD, on invitait les gens à nous parler de leurs métiers et de comment c’était quand les plus pauvres recevaient les informations et règlements. Ce n’était pas ce que c’est aujourd’hui avec les Universités populaires Quart Monde. C’était des vendredis informatifs avec des professionnels, une fois par mois. C’était rassemblant! Le but était de partager les savoirs du vécu avec l’élément papier. Plus on connaît les vies, et les conséquences sur les vies des personnes en situation de pauvreté, mieux on avance.

Au moment où la loi 112 qui a été mise sur pied, ATD était une des organisations qui « faisait plus avec » les personnes en situation de pauvreté que pour elles. Ainsi ATD a participé à quelques commissions parlementaires, la dernière étant la commission Laurent. C’est un visage d’ATD qui est important parce que c’est de travailler avec ceux qui ne connaissent pas la pauvreté comme la plupart des volontaires. Ces personnes deviennent alors d’importantes alliées aux personnes exclues vivant la pauvreté et l’extrême pauvreté.

Pour toujours, ATD sera synonyme de « faire avec ». J’en suis témoin.